Comment faire de l'humanitaire quand on n'en a pas les moyens Moi, ma passion, c'est l’humanitaire. J’aurais rêvé de partir en mission à l’autre bout de la planète, un jour en Afrique, le lendemain en Amérique latine. Ah, arpenter le monde mes valises à la main pour secourir les plus démunis. Mais les valises à roulettes s’embourbent facilement dans certaines contrées loin de tout. Et impossible de migrer sans elles : mes vêtements ne tiendraient pas dans un sac à dos et je n’aurais pas la place d’emporter mon fer à repasser de voyage. Bref, j’aurais adoré faire de l’humanitaire, mais dans des conditions plus décentes que celles qui se pratiquent actuellement. C'est là qu’on se rend vraiment compte de l’inégalité des chances : je prends vite froid, ne supporte pas les grandes chaleurs, je ne peux donc pas loger n’importe où. Autant dire que j’envie les plus favorisés qui peuvent vivre ainsi et sont également capables de ne pas se laver pendant plusieurs jours. Mais peut-être se privent-ils volontairement pour se sentir plus proches des pauvres. A défaut de voguer sur la planète, je fais beaucoup de dons pour de grandes causes. Après le tremblement de terre en Afghanistan, j’ai envoyé une grosse somme pour les lévriers afghans. Par contre, pour le Tsunami, je n’ai rien donné, ça tombait à une très mauvaise période, juste entre Noël et les soldes. Cependant, je suis partie deux mois plus tard en Thaïlande, pour aider. J’ai choisi un hôtel luxueux afin de contribuer efficacement au redressement de l’économie locale. Les contacts avec la population ont été très enrichissants, tout le personnel de l’hôtel semblait tellement reconnaissant que des philanthropes comme moi lui permettent de travailler à nouveau. Dans l’euphorie, j’ai surfé sur la vague immobilière et acquis deux trois résidences. Aider les sous-développés, c'est ma raison de vivre. |