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Comment je suis devenue Dieu
Ce matin, je me suis réveillée et, ô, Divine Surprise.
J'étais Dieu.
Peu importe comment c'était arrivé, mais c'était une évidence, les anges s'affairaient autour de moi, St-Pierre me tiraillait par la manche pour me lister mes tâches du jour, et une lointaine psalmodie montait de la terre : « Exauce mes prières, fais moi revoir mon frère, bénis mon père, si tu pouvais arrêter cette guerre... ».
Ultra cool !
Non pas que j'aie toujours rêvé de devenir Dieu, non, je n'y aurais jamais même songé. Mais qui n'a jamais imaginé ce qu'il ferait s'il possédait le pouvoir de modifier le monde ? Stopper les conflits armés, les tortures, des corn flakes sans OGM pour tous, vingt heures mensuelles de boulot, la plage à Paris sans Delanoë, Poutine et Bush sur mars, mes ex sur Saturne, etc, etc. Inch Allah et Hari Krishna !
Je me suis levée de super humeur, ai revêtu ma longue toge blanche, tournoyé devant un miroir : rien à redire, superbe. Peut-être... un léger faux-pli. J'ai appelé le service repassage, pas question de passer à la télé pour annoncer les réformes en négligeant mon image, mais il était occupé à l'autre bout du paradis. Et les transports par ailes fonctionnaient au ralenti, Amon, le dieu du vent, étant en grève. J'ai tempêté : non mais c'est qui Dieu ici ? J'ai ordonné qu'on m'apporte à boire, et puis tant qu'à faire du caviar et des plats exotiques que j'avais toujours rêvé de goûter. Comme ça ne venait pas assez vite, j'ai viré tous les cuistots et lancé un recrutement. Puis j'ai limogé le DRH, trop lent aussi.
A la fin de la journée, exaspérée par les objections de tous les saints, j'ai opté pour la dictature. Le pouvoir, ça stresse, zut à la fin.
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