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Suçotant distraitement le sexe de Jules, Laura comprit soudainement qu’elle arrivait à saturation. Pas seulement de l’épisode lècheries et autres succions, mais des hommes, tout simplement. Cette constatation la laissa bouche-bée un court instant, le temps pour Jules de gémir de protestation. Laura se remit à la tâche en mâchonnant cette triste pensée. Comment allait-elle maintenant occuper ses loisirs ? « Les feux de l’amour » l’ennuyaient depuis longtemps, et les fictions réalités de TF1 et de M6 ne l’aspiraient pas plus que cela. Et puis Jules allait la quitter. Laura haussa les épaules immédiatement : que lui importait qu’il parte, il ne lui était pas plus indispensable que les autres pris individuellement. Par contre, collectivement, comment allait-elle bien pouvoir se passer de ces câlines sucreries, de cette chaleur battant dans la bouche comme un cœur de moineau dans la main, frêle vie tenue à sa merci, instant de puissance infinie ? Autant se priver de crêpes nutella chantilly. D’un autre côté, se forcer quand l’écœurement pointe risquait de la mener au dégoût prolongé. Laura frissonna. Jules aussi, par ricochet. Vertige de l’écho des corps, quand sombre enfin la pensée. |