Pensées malignes : Amour et sexe
Qui ne trouve pas chaussure à son pied n'a qu'à apprendre à marcher pieds nus.
L’année dernière, j’ai changé de conjoint.
Aussitôt, j’ai changé de problèmes.
Tragédie d’un jour, comédie d’un autre.
On ne le dira jamais assez : le conjoint est un très bon animal de compagnie.
La semaine dernière, le Grand Amour m’a frappée. Depuis, j’ai mal partout.
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Pour ne pas qu’on vous mente, faut pas poser de questions.
Finalement, le moment où on a été le plus proche, c'était lors de la rupture.
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J’ai parfois l’impression d’espérer quelque chose qui n’existe pas. Comme si j'attendais un avion sur un quai de gare.
Quand on attend des nouvelles de l'autre, les paradoxes pointent leur museau : on n'a pas envie de l’appeler, mais la crainte qu’il lui soit arrivé quelque chose fait qu’on appelle, et s’il ne lui est rien arrivé on a des envies de meurtre.
Ça ne sert pas à grand-chose de poser des questions, d’autant qu’à un moment on ne va pas croire les réponses.
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L’autre n’est jamais qu’un bon canapé.
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Statistiquement, on ne peut pas toujours avoir raison.
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Si on n’était pas tous un peu homo, la masturbation n’existerait pas.
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Il est difficile de penser quand quelqu'un parle, comme il est difficile de prendre du plaisir quand quelqu'un s’agite en soi comme un forcené. Les obligations de résultat, ça m’démotive.
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Je ne vais pas continuer ainsi, à attendre que ça dure.
Les enfants en couple reconstitué, faut faire comme avec les bouquins et les disques : penser à marquer son nom chacun sur les siens pour récupérer les bons à la sortie.
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Ne pas attendre de l’autre ce qu'on serait sans doute incapable de recevoir.
Il est trop compliqué pour moi.
Le problème, c'est que je suis aussi trop compliquée pour moi.
C’est marrant, on me dit que je me pose trop de questions, quand j’en pose certaines.
Il ne m’écoute pas.
C'est d’ailleurs pour cette unique raison que je lui parle.
J’ai tout fait pour qu’il se sente bien, à mon détriment, en me reniant. Je pensais que, s’il était bien avec moi, je le serais aussi, par ricochet. Erreur mathématique : il est effectivement bien, mais sans moi.
Pourquoi je m’acharne à essayer de tout analyser, dépecer, décortiquer ? J’ai dû me rendre à l’évidence, les mains levées : j’ai autant de prises sur une relation amoureuse que sur le cours de la harissa.
J’ai toujours rêvé d’être indispensable. Le point de mire, le cœur du monde, le centre de gravité. Et un jour, c'est ce que je suis devenue pour un être humain du sexe opposé.
J’ai eu un mal fou à me décoller de là.
L’amour, c'est comme la vie, ça passe avec le temps.
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